Cameroun
Au Cameroun, deux journalistes ayant couvert l’arrestation de l’opposant Maurice Kamto sont derrière les barreaux, rapporte l’Association des journalistes d’expression anglaise (CAMASEJ) qui demande la libération « immédiate et sans condition » de Théodore Tchopa et David Eyengue.
La section de Douala de l’Association des journalistes d’expression anglaise (CAMSEJ) en colère contre le gouvernement camerounais. En cause, la mise aux arrêts de Théodore Tchopa et David Eyengue deux journalistes travaillant au Jour, un quotidien paraissant dans la capitale économique camerounaise.
Dans un communiqué rendu public mercredi, CAMASEJ annonce que ces professionnels de l’information ont été arrêtés lors de l’interpellation le 28 janvier de Maurice Kamto. « Ces journalistes ont été interpellés pour couvrir l’arrestation du professeur Maurice Kamto, président national du Mouvement de la Renaissance camerounaise, du parti politique CRM, et de certains de ses proches collaborateurs », peut-on lire dans le document signé de Charles Moki Linongue, président de la section CAMASEJ de Douala.
Arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre dernier avec 14,23 % des suffrages à la présidentielle d’octobre dernier remportée par Paul Biya (71,2 % des voix) au pouvoir depuis 1982, Maurice Kamto président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avait appelé deux jours auparavant à des manifestations anti-gouvernementales pour rejeter les résultats de ce scrutin.
Yaoundé, prédateur de la liberté de la presse ?
Ce qui n’a pas été du goût des autorités qui ont arrêté 117 membres du MRC et blessé six personnes parmi lesquelles Michele Ndoki, la célèbre avocate dont la pertinence des plaidoiries lors du contentieux électoral à la Cour constitutionnelle est restée « gravée dans les mémoires de Camerounais ».
Pour le pouvoir, Kamto est un « hors-la-loi » dont le seul dessein serait de déstabiliser les institutions. « Au moment où le Cameroun s’achemine résolument vers son émergence, tout doit être et sera fait pour préserver la paix et la stabilité », avait prévenu René Emmanuel Sadi, ministre de la communication.
Mais Kamto a beau être un hors-la-loi, ce qui fait mal à CAMASEJ, c’est l’arrestation « arbitraire » des deux journalistes. « Considérant la loi camerounaise sur la liberté de la presse inscrite dans la constitution du pays ainsi que d’autres lois internationales relatives aux droits de l’homme, CAMASEJ Douala condamne fermement l’arrestation arbitraire et la détention illicite de Théodore Tchopa et David Eyengue », poursuit le document.
L’ONG appelle ainsi Yaoundé à leur libération. « Nous sommes donc solidaires des autres associations professionnelles au Cameroun et à l’étranger pour demander la libération immédiate et sans condition de ces journalistes », indique le communiqué.
Cameroon Association of English Speaking Journalists (CAMASEJ) condemns the arrest of Theodore Tchopa and David Eyengue
-Calls for their immediate and unconditional release pic.twitter.com/bQmNpVyZ1I— Mimi237 (@Mimimefo237) 30 janvier 2019
Le Cameroun pointe à la 129è place dans le classement de Reporters sans frontières (RSF) de 2018 dans le cadre de la liberté de la presse. Au point d‘être vu comme un État dont les autorités « font régner une atmosphère de crainte et d’autocensure sur les journalistes ».
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